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Si seulement tu pouvais rester un peu plus longtemps...

        

Rico et moi à la boutique lors d'une de nos pauses
Rico et moi . Crédit photo : Inda ETOU

Mon cher Rico,     

Je sais que tu ne liras jamais ce billet mais je tenais à l’écrire.       

Aujourd’hui, je ne vois pas d’autres moyens de dire combien tu m’étais cher. On s’est connus grâce à Michel. Je me rappelle encore que tu étais choqué par la moindre once de timidité dont je n’ai fais preuve. Cette première rencontre, tu me la rappelleras encore il y a deux ans et tu me diras : « T’étais une vraie folle ». Pour toi, ce n’était pas un reproche mais plutôt un compliment. Michel, Constant et toi, passions des heures au portail de Constant à discuter et à rire de tout. Aujourd’hui ton rire, ton sourire partent avec toi. Il y a onze ans qu’est née cette amitié qui ne cessera de grandir au fil du temps même quand je partirai de Lomé pour y revenir des années plus tard.

Jeudi, à 0h55, ce message de Kekeli dans lequel je lisais : « Tu as appris pour Rico ?» fut un coup dur. Ma première réponse a été « Quel Rico ?». A l’annonce de la nouvelle, mon corps et mon cerveau se refusaient de croire ce qui se passait.  Je ne pouvais pas, non je ne voulais pas y croire. Entre sanglots, bouffée de chaleur et mains moites tremblantes, je me refusais de croire à une si terrible nouvelle. J’aurai tellement voulu, que ce soit une erreur ou une fausse information et que tu n’aies pas pris cette route ce soir-là. Rico, tu pars sans que je puisse te dire un dernier aurevoir, sans que nous puissions rire ensemble une dernière fois. 

Les plats d’attiéké et la bouteille de cocktails de fruits que nous partagions souvent à midi, les repas au restaurant universitaire, sont des souvenirs lointains mais sincères qu’il me reste de toi… Avec qui partagerai-je désormais ces moments quand je rentrerai pour les vacances ?

Avec qui vais-je sillonner Lomé pour prendre ces belles photos qui m’ont permis d’écrire le billet « Les clichés de Lomé ma ville natale » ? Tous les jours nous parcourions la capitale pour des clichés. J’entends encore ta voix me disant :

« Ah mais j’adore ton objectif 70-300 car il permet de faire de très belles photos portrait avec de beaux flous derrière. Il faut que je m’achète un appareil photo professionnel car je me découvre une passion pour la photographie ».

La photographie, c’était notre truc. Ce saut sur le Wharf, me revient toujours en mémoire.   

Ces pauses déjeuner entre midi et deux et ces journées que je passais à la boutique, elles n’existeront plus. Désormais je ne t’appellerai plus Djidoula et tu ne m’appelleras plus Afi. Et ce sourire que tu affichais toujours même quand on galérait et qu’on n’avait rien, je n’y ai plus droit. Je ne t’ai jamais entendu te plaindre. Tu ne m’as jamais refusé un service et même quand tu étais occupé, je pouvais compter sur toi pour m’insérer dans ton agenda.

Aujourd’hui mon cœur est meurtri de savoir que t’es parti sans réaliser aucun de ces projets dont on discutait souvent. Tu nous laisses avec tellement de questions : Gaël m’a demandé pourquoi cela est arrivé. Nicolas s’est posé la question de savoir pourquoi tu n’as pas choisi de dormir là où tu étais au lieu de vouloir rentrer avant le couvre-feu. Moi, je me demande comment on peut partir ainsi dans la fleur de l’âge et de cette manière ? Comment, ta mère, ton père, ta tante, tes frères et sœurs arriveront à supporter ton absence ?

Personne n’a des réponses à toutes ces questions et comme c’est le cas dans ces situations, on se dit que c’est la volonté du Tout Puissant. Pour expliquer cette fatalité, on s’en remet à une force qui nous dépasse. Je me sens tellement désarmée fasse à cette dure réalité et sache que même si je n’ai pas pu te voir une dernière fois, je te porte dans mon cœur. Tu demeures toujours un vrai frère mon Rico.

Adieu et j’espère que tu es en paix où que tu sois petit ange.

A tous mes amis qui sont partis trop tôt, dans la fleur de l’âge, je ne vous oublie pas. Sika, Marc, Manassé, Sylvia, Michaël… vous restez à jamais dans mon cœur.

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Auteur·e

inda

Commentaires

Nicolas
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Inda, c'est juste émouvant ce que tu as écrit, jen ai les larmes au yeux....je crois que je vais juste dire qu'il restera a jamais dans nos coeur Rico..

Inda
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Eh oui, il restera à jamais dans nos coeurs...

Wisdom
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Comme tu la dis inda il avait toujours le temps pour ns cè amis, frère qu il repose en paix Rico on te portera tjr dans nos cœurs on t aime