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J’ai appris à « décomposer »…

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Les taxis communautaires de Cocody – Crédit Photo : https://www.ifrikiamag.com/

Décomposer : verbe du premier groupe qui selon le Grand Robert veut dire « Diviser, séparer en éléments ». Je peux vous dire que j’ai découvert un autre sens à ce verbe en Côte d’ Ivoire: « Prendre un taxi d’un coin à un autre puis en reprendre un autre ainsi de suite jusqu’à sa destination finale ». Mais ce ne sera pas le premier point de ce billet.

Je vais d’abord vous parler des chauffeurs de taxi. Je dis o, ces gars-là sont graves quoi ! Ils n’ont jamais de pièces pour te rendre la monnaie. Le matin tu quittes la maison, tu attends 30 minutes à l’arrêt de taxi. Ensuite tu trouves un taxi qui accepte d’aller à ta destination, tu veux monter, et tout ce que le taximan te réponds c’est « Montez avec la monnaie ». La semaine passée, je suis montée dans un taxi et le chauffeur après avoir roulé un moment était prêt à garer et à me faire descendre car je n’avais pas de pièces.

Une autre catégorie de conducteurs est celle des personnes qui ont leurs propres voitures. La chaîne est telle que certains conducteurs de voitures personnelles ne sont pas tendres envers les conducteurs de taxi qui à leur tour ne sont pas tendres envers les pétions. Pauvres piétons, eux ils n’ont personne sur qui s’acharner ! En si peu de temps j’ai vu tellement de cas, que je ne vais pas déballer ici, je vous raconterai peut-être cela dans une prochaine publication.

Il faut quand même dire que contrairement à mon pays le phénomène de taxi-moto n’existe pas. On note les Wibus (bus climatisés et confortables dans la commune de Cocody), les Monbus( longs bus qui font des trajets plus longs), les taxis intercommunaux, les taxis communaux (wôrô wôrô ou encore waren) et enfin les gbaka (bus d’environ 25 places). Bon… Je m’arrête là pour revenir à « décomposer ». Vous l’avez oublié n’est-ce pas ? Puisque je vous ai dit que j’allais vous en parler et que je tiens mes promesses alors voilà…LOL !

Les bus d'Abidjan
Les bus de Babi – Crédit photo : https://www.acturoutes.info/

Chaque matin je prends un taxi je descends à un premier arrêt puis je prends un autre pour ma destination. Pour information je travaille aux Vallons, un quartier de la commune de Cocody. Mais ce trajet n’est pas sans encombres ! Entre les embouteillages et les taximans qui  choisissent leurs destinations en fonction de leurs humeurs, je ne sais où donner la tête. Le soir je rentre à la maison épuisée après les bousculades qui ont lieu chaque jour entre les passagers qui attendent à l’arrêt de taxi. Et c’est reparti pour le lendemain… En Côte d’Ivoire on ne peut « décomposer » sans être débrouillard ! Et pour moi, c’est une belle expérience!

Je ne peux finir ce billet sans vous dire, vous vous en doutez bien, qu’il y a des taximans très sympathiques ! Vous en trouverez souvent ! Enfin, je vous informe que c’est la saison des pluies et j’en ai été victime cette semaine… Ce sera le thème du prochain billet ! En attendant, je vous laisse! Bonne suite de week-end et à la semaine prochaine ! Bisous !


Bienvenue à Babi

Babi, « la capitale de la joie ». J’y suis depuis quelques semaines déjà pour un stage et ce matin j’ai décidé de vous raconter ce qui m’y arrive.

Je ne sais pas pourquoi mais depuis que je pensais me lancer dans le blogging, c’est ce matin que la détermination m’est vraiment venue de réaliser enfin ce qui me tient à cœur depuis quelques années. Vous comprendrez peut être en me lisant ce qui m’a poussé à me lancer. Mais bon, fermons cette parenthèse.

Eh bien, je disais donc que je suis à Babi. Pour ceux qui ne l’ont pas compris, Babi ou Abidjan est la capitale économique de la Côte d’Ivoire, pays situé en Afrique de l’Ouest. J’ai atterri donc sur le sol ivoirien un dimanche. Tout s’est bien passé depuis l’aéroport jusqu’à mon arrivée dans ma famille d’accueil, très sympathique. Mon cadeau de bienvenue fut Attiéké[1] poisson accompagné d’une bonne eau glacée ! Comme le diraient les ivoiriens « J’étais mal enjaillée de ça ». C’est ainsi qu’a commencé mon séjour. Avec le temps je me suis habituée à ce changement de culture beaucoup plus proche de la mienne que de mes pays de résidence de ces dernières années (le Maroc et l’Egypte). C’est vrai que les premiers jours, les filles en mini-jupes et en débardeurs me choquaient un peu mais en quelques semaines, cela ne me disait plus rien.

Ensuite je me suis lancée dans l’apprentissage du nouchi, l’argot de la Côte d’Ivoire. Je connaissais déjà quelques mots mais je me suis rendue compte que c’est un mélange de langues issues des ethnies du pays et des ethnies d’étrangers venus s’installer en Côte d’Ivoire. Ainsi, un mot comme « Kaba-kaba » qui, dans ma langue, veut dire « vite ou rapidement » a le même sens en nouchi. Par ailleurs, j’ai appris des mots comme « soutra », « bara », « sri », « djafoul »… Beaucoup disent que le nouchi c’est juste une transformation du français. Je peux vous dire que vous pourriez être francophone et entendre cette « langue » sans comprendre un seul mot. Malgré ce « créole ivoirien », le français est la langue la plus parlée sur le territoire. D’ailleurs dans un pays où il y a tant d’ethnies et tant d’étrangers cela ne peut être que le cas. En parlant d’étrangers, je me rappelle qu’il y a quelques jours, une copine Béninoise et moi étions en train de manger chez une vendeuse quand arrivent deux hommes qui commencent à parler notre langue, le « mina ». Nous sommes restées bouches bées et à ma copine de dire « Tu vois non… Si on était en train d’insulter les gens en mina… ».

Une chose qui  m’est également souvent arrivée, c’est le choc culturel. Un de mes collègues au bureau se moque souvent de moi car certaines réactions au début me choquaient. Pour lui ces réactions étaient tout à fait naturel pour lui. Ici, on tchip très facilement alors que dans certaines cultures c’est très insultant. Alors, si vous venez en Côte d’Ivoire et que quelqu’un tchipe, que cela ne vous frustre pas sur le coup car ce n’est peut-être pas contre vous.

En tout cas, pour mes premières impressions, je peux vous dire que les ivoiriens sont accueillants et que vous ne vous sentirez pas dépaysé. Je m’arrête là pour aujourd’hui sinon je risque de tout vous dire. Lol ! La semaine prochaine je vous parlerai des conducteurs de taxi, des embouteillages et de comment j’ai appris à « décomposer ». J’espère que vous resterez connectés ! A bientôt !

[1] Mets traditionnel ivoirien à base de manioc.